Parce qu'il est de notre mission associative de faire vivre et de transmettre la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont combattu pour la Liberté, nous animons des séquences à l'attentions des élèves banyulencs du groupe scolaire Aristide Maillol, et à celle des élèves de 3ème du collège Pierre Mendes-France de Saint-André. Pour découvrir nos séquence, suivez les liens ci-dessous :
Le miracle de la Sainte Barbe
La lettre n°68 du Souvenir Français rend aujourd'hui hommage aux soldats du feu :
"Les pompiers, porteurs de la mémoire
Dans « notre France », les pompiers, qu’ils soient militaires ou civils sont des acteurs essentiels du vivre ensemble.
Au nombre de 285 000, ils sont pour 231 800 volontaires, 40 400 professionnels et 12 800 militaires. Ils sont, dans de nombreuses communes de France, ceux qui restent quand les services de l’Etat ont disparu et ceux qui sont encore en uniforme lorsque les uniformes militaires se font rares.
Ils sont la France. Ceux à qui l’on téléphone pour secourir les victimes, pour les accidents de voiture et pour les incendies. Ils sont ceux que l’on montre à la télévision, ceux dont on est fier.
Les pompiers ont une histoire avec deux tournants contemporains essentiels, la création en 1811 par Napoléon Ier du premier corps professionnel et militaire de sapeurs-pompiers transformé en 1866 en régiment par Napoléon III, et le décret de Charles X qui définit la constitution du corps de sapeurs-pompiers volontaires en 1831.
Dès lors, la dualité du monde des pompiers s’enracine. Militaires, les pompiers de Paris et de Marseille seront engagés sur les champs de bataille des deux guerres mondiales.
Civils et volontaires, les sapeurs-pompiers des communes de France seront mobilisés au même titre que les autres Français partout où la liberté et l’indépendance de la France étaient en jeu.
Aujourd’hui acteurs du présent, les pompiers sont aussi des acteurs de mémoire. Dans de nombreuses communes, ils animent par leur présence les cérémonies patriotiques et par un recrutement ciblé, ils donnent à de nombreux jeunes une pédagogie de la mémoire nationale.
A ce titre, Le Souvenir Français et les pompiers sont de vrais et ambitieux partenaires.
Serge BARCELLINI
Contrôleur Général des Armées (2s)
Président Général de l'association "Le Souvenir Français""
Cet hommage nous rappelle l'histoire de la statue de Sainte Barbe, telle qu'elle nous fut racontée il y a quelques années, par le regretté Augustin Bonafos. Augustin a fait toute sa carrière à la dynamiterie de Paulilles, où il travaillait au stockage des acides surlfurique et nitrique.
Fêtée tous les 4 décembre, Sainte Barbe est la patronne des métiers manipulant le feu et les explosifs, ainsi que ceux oeuvrant au sein du monde souterrain. Elle est honorée par les pompiers, les orfèvres, les mineurs, les artificiers... et les ouvriers employés dans les dynamiterie et les fabriques de feux d'artifice. Le 4 décembre était un jour chômé à la dynamiterie de Paulilles et les employés étaient invités à partager un diner dansant offert par la direction de l'usine.
La manipulation d'explosifs et d'acides faisait de la dynamiterie un espace de travail ultra-sécurisé mais où planait quotidiennement la peur de l'accident. C'est pourquoi les ouvrières banyulencques se cotisèrent pour acheter une statue en plâtre de Sainte Barbe, afin de se placer sous sa protection. Acceptée par la direction, cette statue fut placée au-dessus du portail d'entrée de l'usine où elle bénissait les entrants et les sortants. Quelques années plus tard, la direction de la dynamiterie ayant changé, la statue fut déposée et remisée dans le bureau d'un des contremaîtres. Elle resta là, à prendre la poussière, jusqu'à ce que le contremaître parte à la retraite. Avec son départ, la direction voulut se débarrasser de la statue, néanmoins lorsque vint le jour de la jeter, la statue pourtant d'une taille non négligeable avait disparu. Et tout le monde l'oublia !.
Longtemps après, Augustin fut abordé par un de ses collègues de travail. Il lui révéla que depuis toutes ces années, c'est lui qui détenait la statue parce qu'expliqua-t'il : "Tu comprends, nos mères se sont cotisées pour l'acheter ! On pouvait pas la laisser jeter comme ça ! Tu sais que je suis communiste et que ces histoires de bon dieu j'y crois pas ! Mais j'ai pas pu la voir partir à la décharge, alors je l'ai prise et je l'ai cachée dans ma cave, derrière les tonneaux." Intrigué, Augustin suivit son collégue jusque dans sa cave où il constata la présence de la statue. Augustin se retourna vers son collègue et lui demanda : "Qu'est-ce que tu vas en faire ? La laisser là ?" L'air embarrassé, son collègue lui répondit : "J'aimerai bien la donner à la commune parce qu'elle a été payée par les Banyulencques. Mais si les gens savent que moi, un communiste, j'ai ça dans ma cave, ils vont se foutre de moi." Amusé, Augustin accepta de servir d'intermédiaire afin de conserver l'anonymat de son collègue. Augustin mena rondement l'affaire. La statue fut offerte à la mairie qui l'accepta et l'installa dans une petite niche maçonnée, à l'entrée de l'ancienne caserne des pompiers (rue Joliot-Curie), au pied du contrefort montagneux en schiste.
Arriva le mois de novembre avec son lot de précipitations parfois diluviennes. Saturé d'eau de pluie, le schiste s'effrita et une grosse partie du contrefort rocheux s'écroula en contrebas ... sur la niche de la statue. Aussitôt alerté, Augustin vint constater les dégâts. "Une grosse partie de la falaise s'était éboulée en gros blocs qui avaient complètement ensevelli la niche de la statue. J'étais dépité ! Après l'avoir enfin retrouvée et l'avoir bien installée, voila qu'elle avait dû être réduite en miettes !" Quand la pluie cessa enfin de tomber, les employés communaux s'attelèrent à la dégager. Et miracle, elle était intacte ! Faut-il voir dans sa protection la résistance de la maçonnerie de la niche ou l'intervention d'une main divine ? Après tout, n'est-il pas dans l'ordre des choses que la sainte patronne des mineurs, se tire sans dommage d'un éboulement de terrain ? Quoi qu'il en soit, le toit de la niche fut réparé et la statue conserva sa place.
Lorsque la caserne des pompiers fut déplacée sur son emplacement actuel (rue Guy Mâle), la statue suivit. Une nouvelle nîche lui fut construite entre les entrées des garages de la nouvelle caserne. Néanmoins, victime d'un vandalisme aussi stupide que désolant, elle fut réparée. Si sa nîche vide se trouve encore sur place, Sainte Barbe trône désormais dans la salle de repos des pompiers banyulencs.
Merci à tous les soldats du feu. Mesdames, Messieurs, à nous le souvenir à vous l'immortalité.