Le Chevalier RAYNAL François (1882-1918), le capitaine adjudant major au 102ème régiment d'infanterie
Le 31 mai 1882, devant Thomas Pascal maire de Banyuls-sur-Mer (qui a fait construire l'abattoir municipal, 1879-1884 et qui se trouve être le beau-frère de DOUZANS Sylvestre (1832-1917), de DOUZANS Joseph (1839-1911) et de DOUZANS Marius (1848-1898)), se présente Raynal François menuisier âge de 31 ans habitant à Cerbère, venu déclarer la naissance le jour mème du fils qu'il a eu avec sa femme Tixador Antoinette âgée de 21 ans, et auquel ils ont donné les prénoms de François, Jean, Henri.
Nos fidèles lectrices et lecteurs pourront s'interroger sur l'opportunité d'intégrer un natif du village de Cerbère, dans notre liste des Banyulencs récipiendaires de l'Ordre National de la Légion d'Honneur de 1851 à 1958. Avec François nous nous retrouvons dans le même cas de figure qu'avec L'Officier PI Jacques (1821-1900), le capitaine de frégate né dans le hameau de Cosprons. En effet, le nom de "vall de Cervera" apparaît dans les textes en 981, mais le petit hameau qui s'y est développé est resté dépendant de la paroisse puis de la commune de Banyuls-sur-Mer jusqu'en 1888, hormis durant la guerre entre les donzells de Banulis et de Cerveira qui se déroule de 1395 à 1407. La commune, dénommée Cerbère est officiellement créée par une loi du 22 juin 1888 qui a "pour objet de distraire la section de Cerbère de la commune de Banyuls-sur-Mer pour l'ériger en commune distincte." Ainsi ce changement se statut se retrouve dans les plans cadastraux de la commune, conservés aux Archives Départementales des Pyrénées-Orientales. En effet, sur ces plans dressés en 1814, le nom de "Banyuls" a été biffé en 1888, pour être remplacé par celui de "Cerbère". C'est donc à l'âge de 6 ans que François et tous les habitants du hameau de Cerbère, ont été détachés administrativement de la commune de Banyuls-sur-Mer, pour être rattachés à la commune de Cerbère nouvellement créée. Une fois cette précision apportée, une question se pose : François doit-il être considéré comme un Banyulenc ou comme un Cerbérien ? Munis des précisions que nous venons d'apporter, nous laissons à nos lecteurs le soin de faire leur choix.
Devançant l'appel, et alors qu'il est âgé de 18 ans, le 04 avril 1899 François se rend à la mairie de Perpignan afin de signer un engagement de 4 ans. Il est aussitôt versé dans le 81ème régiment d'infanterie stationné dans la ville de Montpellier dans le département de l'Hérault, avec le grade de soldat de 2ème classe. Ses qualité sont reconnues, commence alors son ascension au sein de la troupe. Le 16 novembre de la même année, il est promu caporal. Le 26 septembre 1900 il obtient le grade de sergent et occupe la fonction de fourrier, c'est-à-dire qu'il est chargé de l'approvisionnement des hommes et leur logement lorsque sa section est en déplacement. Le 29 décembre 1902, il signe un nouvel engagement pour une durée de 2 ans. Le 1er novembre 1903, toujours sergent, il est nommé major, c'est-à-dire qu'il occupe la fonction d'adjoint du capitaine commandant un bataillon, qu'il est le président des bas-officiers ainsi que le comptable de l'unité, et qu'il organise le service intérieur de la compagnie, tant au quartier que sur le terrain.
Le 04 avril 1904, son contrat achevé, François quitte son régiment, et après quelques mois passés dans le civil, il intègre en qualité d'élève du 11 novembre au 15 décembre 1904, l'école d'application de tir du camp du Ruchard, où il obtient la note "Très bien". Le 4 avril 1905, il se réengage pour une durée de 3 ans, et retrouve le 81ème régiment d'infanterie avec le grade de sergent. Du 27 octobre 1905 au 15 janvier 1906, il entre en qualité d'élève à l'école normale de gymnastique de Joinville-le-Pont, dont il sort avec un diplôme de "moniteur". Le 04 avril 1908, il signe un nouvel engagement pour une durée de 3 ans. Le 11 décembre 1909, il est promu au grade d'adjudant. Le 04 avril 1911, il se réengage pour une durée de 3 ans. Le 25 juin 1912, il est promu au grade d'adjudant chef.
Le 28 janvier 1914, alors qu'il est âgé de 31 ans, François est promu au grade de sous-lieutenant et il est versé dans le 101ème régiment d'infanterie encaserné dans les villes de Paris et de Dreux. Lorsque la 1ère Guerre Mondiale éclate en août 1914, son régiment est engagé dans La bataille des frontières. Au début du mois de septembre, son bataillon est envoyé afin de participer à La bataille de la Marne, durant laquelle le 15 septembre, François est blessé au pied droit par explosion d'obus, sur le champ de bataille dans la ferme des Loges. Evacué par l'ambulance (voir la carrière du médecin DOUZANS Hyppolite (1872-1935)) par laquelle les 1ers soins lui sont prodigués, il est évacué vers l'hôpital le plus proche. Guéri, il réintègre en octobre son régiment occupé à défendre la Belgique durant la La course à la mer.
Durant le mois de février 1915, son régiment est déployé en Lorraine afin de participer à La bataille de Champagne. Le mois suivant, François est cité à l'ordre de son régiment : "à montré dans plusieurs circonstances une grande bravoure et un grand sang-froid remarquable. Le 25 février [1915] au moment d'une contre-attaque, a contibué par son attitude énergique, à maintenir sur les positions conquises les factions voisines de ses pièces [d'artillerie]". Le 11 juin 1915, par décision de "Monsieur le général commandant le 4ème corps d'armée", il est promu au grade de capitaine et prend la tête d'un des bataillons de son régiment.
Durant l'année 1916, François et son régiment son d'abord déployés pour tenir le front en Champagne de janvier à avril, puis ils sont plongés dans La bataille pour défendre Verdun de mai à juin, avant d'être envoyés soutenir le front dans la Marne de juin à septembre, pour revenir de septembre à décembre dans l'enfer des bombardements qui s'abattent sur le secteur de Verdun. Alors qu'il est sur le front de la Marne, le 21 août, il est promu au grade de capitaine adjudant major, et prend la tête du 2ème bataillon de son régiment. Lors de son second passage dans le secteur de Verdun, il est blessé une seconde fois, au poignet droit par un éclat d'obus. Le 08 novembre 1916, il est cité à nouveau cité à l'ordre de son régiment : "Excellent officier énergique et dévoué. A commandé du 28 au 31 octobre dans des conditions particulièrement difficiles où la plupart des officiers avaient été mis hors de combat."
Durant l'année 1917, de janvier à février François et son régiment sont déployés sur le front de la Somme, puis de mars à avril ils participent à tenir le front durant Les batailles en Champagne, et enfin ils sont repliés sur le front de la Marne de mai à décembre. Alors qu'il est sur le front de la Marne, et en raison de "de ses excellents états de service et de ses 2 citations à l'ordre du régiment durant l'année 1916", qu'il est admis dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur avec le rang de Chevalier. Durant l'année 1918, de janvier à juin François et son régiment participent à La défense en Lorraine. Le 23 juillet, par "décision de M. le général commandant de la 5ème armée", il est versé dans le 104ème régiment d'infanterie, avec lequel il prend part à L'offensive des 100 jours. Durant cette dernière offensive de la 1ère Guerre Mondiale, le 08 octobre 1918, à seulement 4 semaines de la signature de l'armistice, et alors qu'il est âgé de 36 ans, François est "tué à l'ennemi" dans la commune de Cauroy dans le département des Ardennes à quelques encablures à peine de la frontière franco-allemande.
Merci François pour ton engagement. Nous sommes fier d'oeuvrer pour faire vivre ta mémoire ; François à nous le souvenir, à toi l'immortalité
Pour lire le dossier conservé dans les archives de la Grande Chancellerie, suivez le lien ci-dessous :
Chevalier RAYNAL François (1880-1918)
Pour lire sa fiche conservée par le Ministère des Armées - Secrétariat Général de l'Administration (SGA), suivez le lien ci-dessous :
RAYNAL François (1880-1918)