Afin de protéger les limites sud du Regnum Francorum (royaume des Francs), Charlemagne conquiert l'est des Pyrénées de 768 à 814. Ce nouveau territoire reçoit le nom de Marca Hispanica (marche d'Espagne).
Charlemagne conçoit la Marca Hipanica comme une province glacis, c'est-à-dire un epace frontière à peupler, afin de freiner l'avancée des troupes ennemies en provenance de la péninsule ibérique. La Marca Hispanica est scindée en plusieurs comtés, confiés à des hommes de confiance en charge de sécuriser la frontière et les nouveaux territoires conquis. De plus, pour mener sa politique de peuplement Charlemagne s'appuie sur les monastères implantés dans les zones éloignées et périphériques.
Lorsque la Marca Hispanica est créée, l'actuel canton de la Côte Vermeille est intégré dans le comté du Roussillon, et ne compte qu'une seule communauté constituée : l'antique port de Kauko Illibéris (l'actuelle commune de Collioure). Afin d'appliquer la politique impériale, le comte d'Empurias donne au monastère Sant-Kirze implanté sur l'actuel municipi de Colera, le massif du col de Banyuls alors vide d'habitants. Le monastère lotit ces nouvelles terres à défricher.
Grâce à une politique fiscale attractive, les nouvelles terres à défricher attirent progressivement des colons qui commencent à peupler le versant ouest du massif du col de Banyuls. La construction de l'Eglise Notre-Dame-des-Abeilles à la fin du Xème ou au début du XIème siècles, indique qu'une communauté pérenne est née de la colonisation commencée au IXème siècle.
Eloignés d'Aix-la-Chapelle le centre du pouvoir carolingien, les comtes de la Marca Hispanica ont tendance à s'autonomiser. Cette recherche d'autonomie profite au comte de Barcelone qui devenit le plus puissant, grâce à l'expansion territoriale de son comté. Au Xème siècle, le remplacement des Carolingiens par les Capétiens à la tête du Regnum Francorum, pousse le comte de Barcelone et ses vassaux à prendre de fait leur indépendance.
En 1157, le comte de Barcelone épouse l'héritière de la couronne d'Aragon. De cette union naît Alphonse, le premier a posséder dans sa main les titres de roi d'Aragon et de comte de Barcelone. Cette intégration de la Catalogne à la couronne d'Aragon ne modifie rien pour la communauté banyuencque qui reste sous l'autorité du comte du Roussillon.
Avec l'affirmation des pouvoirs royaux et de leurs vassaux, l'administration territoriale des 2 vallées uniquement monastique dans les faits depuis le IXème siècle, se restructure durant le XIIIème siècle. En 1248, le roi Jaume d'Aragon et son vassal Ponç-Hug comte d'Empurias établissent un échange :
"En toute connaissance nous, Jaume par la Grâce de Dieu, Roi d'Aragon, de Mallorca et de Valencia, Comte d'Urgell, Donzell de Montpellier, par nous et ceux qui viendront après nous, échangeons avec vous Ponç-Hug comte d'Ampurias (...) ladite vallée de Banulis de Maresma. Ainsi par vous et vos proches, nous donnons en tout certificat de moi à toi, Ponç-Hug Comte d'Ampurias et à tes descendants, ladite vallée et toutes choses contenues et qui entrent dans la paroisse San Juan de Banulis et les adjacences de Santa Maria de las Abellas avec toutes les manses [mas], masadas [1/2 mas], honneurs et présents à venir (...). Dans cette vallée à toi et tes enfants, pleine juridiction de haute et basse justice avec rupture de membres, aussi bien hommes que femmes habitant dans la vallée. (...)"
L'année suivante, le premier Donzell de Banulis de Maresma Guilhem de Pau reçoit du comte d'Empurias le droit de construire "une força" (une forteresse, qui se rapproche en réalité plus d'un gros mas fortifié) sur sa seigneurie, à la fois résidence seigneuriale, bâtiment de défense militaire et bâtiment de protection pour les habitants. ...
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