Le Chevalier BELLE Fortuné (1862-1935), le directeur des douanes
Le 31 août 1862, se présente devant Jean Sagols maire de Banyuls-sur-Mer, Belle Fortuné commis des douanes âgé de 30 ans et habitant dans la commune de La Nouvelle dans le département de l'Aude, venu déclarer la naissance le jour même dans la maison de Sylvestre Douzans, du fils qu'il a eu avec sa femme Elisabeth Douzans âgée de 31 ans, et auquel il a donné les prénoms de Fortuné, Joseph, Auguste. Ainsi, le nouveau-né est le cousin de DOUZANS Jules (1829-1895) et de DOUZANS Hyppolite (1872-1935) (qui va naître 10 ans plus tard), ainsi que le neveu des 3 frères DOUZANS Sylvestre (1832-1917), DOUZANS Joseph (1839-1911) et DOUZANS Marius (1848-1898).
Après avoir obtenu son baccalauréat, alos qu'il est âgé de 17 ans, et probablement sur les conseils de son père, le 1er août 1881 Fortuné est engagé dans le service des douanes de Marseille. Il intègre l'un des bureau en qualité de surnuméraire. À partir de 1815, l’installation durable du protectionnisme assure à la douane une place de premier plan dans l’appareil d’État. La surveillance douanière se renforce sur tout le territoire. La douane du XIXème siècle est solidement cloisonnée en deux services : les bureaux (service sédentaire) et les brigades (service actif). Les premiers, moins nombreux et relativement favorisés, dépendent de la direction générale pour leur recrutement et pour leur avancement. Les seconds, de loin les plus nombreux, sont organisés militairement. Rattachée au ministère des finances, l'administration des douanes se voit confier une triple mission : 1) elle lutte contre les trafics illicites et la fraude à l'intérieur des fontières du pays, 2) elle est chargée de la sécurisation et de la facilitation des échanges. en contrôlant les flux commerciaux et accompagne les filières vitivinicoles et le commerce de tabac, 3) elle collecte un certain nombre de droits et taxes.
Comme pour VILAREM Jean (1862-?) au sein des services postaux à la même période, commence pour Fortuné une période d'apprentissage au coeur du service sédentaire de la douane. Le 1er août 1882, il est promu au grade de commis avec un salaire mensuel de 1 200 francs. Le 1er janvier 1884, son salaire passe à 1 400 francs, puis à 1 600 francs six mois plus tard. Le 1er août 1885, il est rattaché à la direction du service des douanes à Marseille. Le 1er mai 1886, il est à nouveau envoyé dans l'un des bureaux de douanes à Marseille. Le 1er avril 1887, son salaire passe à 1 900 francs mensuels.
Son apprentissage achevé, Fortuné s'embarque pour l'Algérie. Le 1er juillet 1889, il intègre le bureau de Djidjellli avec le grade de receveur et un salaire mensuel de 2 200 francs, puis 5 mois plus tard, il rejoint la direction du service des douanes à Alger avec le grade de contrôleur adjoint. Avec l’expansion coloniale, durant le XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, la douane s’installe en Algérie, puis en Tunisie, au Maroc, en Afrique Noire, à Madagascar, en Indochine et en Océanie pour y encadrer les services douaniers locaux, qui dépendent pas administrativement de la douane française, même si leur organisation et leurs méthodes sont calquées sur elle.
Après 18 mois passés en Algérie, le 1er février 1891, Fortuné regagne la métropole, afin d'intégrer la direction du service des douanes à Bordeaux dans le département de la Gironde. Le 1er janvier 1892, il est promu au grade de vérificateur adjoint. Le 1er mai 1895, il est promu au grade de vérificateur avec un salaire de 2 800 francs mensuels. Le 1er août 1898, son salaire passe à 3 100 francs.
Le 1er novembre 1900, Fortuné intègre le 2ème bureau de la 2ème division de l'administration centrale des douanes à Paris, avec le grade de receveur principal et un salaire de 3 500 francs mensuels. Son bureau se trouve donc, dans l'une des aîles du palais du Louvres, au sein du ministère des finances. Le 1er novembre 1902, son salaire passe à 4 000 francs mensuels, puis à 4 500 francs le 1er janvier 1905. Le 1er avril 1906, il est promu au grade de sous-chef de bureau avec un salaire de 5 000 francs mensuels. Le 1er janvier 1908, son salaire passe à 5 500 francs, et le 1er avril 1909 à 6 000 francs.
Après 11 ans passés à Paris, il est promu au grade de directeur avec un salaire de 8 000 francs mensuels, et part prendre la tête de la direction du service des douanes à Saint-Malo. Lorsque la 1ère Guerre Mondiale est déclarée, il est âgé de 51 ans, c'est-à-dire qu'il n'est plus enrôlable (pour comprendre les règles du service militaire, voir la carrière de COSTE Jacques (1869-1858)). Le 1er février 1918, son salaire passe à 10 000 francs mensuels, puis à 16 000 francs le 1er juillet 1919. Pour l'ensemble de sa carrière, le 16 janvier 1920 il est admis dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur avec le rang de Chevalier.