Le Chevalier COSTE Jacques (1869-1958), le lieutenant à la réserve du 1er régiment étranger
Le 25 septembre 1869, se présente devant Jacques Vizier maire de Banyuls-sur-Mer, Raymond Coste afin de déclarer la naissance le jour même du fils qu'il a eu avec sa femme Catherine Massot, et auquel ils ont donné les prénoms de Jacques, François, Firmin.
Alors qu'il est âgé de 19 ans, devançant l'appel, le 30 octobre 1888 Jacques se rend à la mairie de la ville d'Alger, afin de signer un engagement de 5 ans. Depuis l'année 1848, le territoire de l'Algérie est intégré dans le territoire national français. Cependant, seule la partie littorale est scindée en 3 départements : Constantine à l'est (93), Alger au centre (91) et Oran (92) à l'ouest. Durant l'année 1902, le sud de l'Algérie est divisé en 6 territoires regroupés dans une entité dénommée "Territoires du sud" qui est sous administration militaire. Le fait que Jacques soit présent en Algérie en 1888, alors qu'il est toujours mineur puisque la majorité est fixée à 21 ans, peut nous permettre d'émettre l'hypothèse que ses parents aient migré dans les nouveaux département algériens, entre 1869 et 1888.
Petit aparté : chaque régiment d'infanterie possède sa musique, qu'il soit issu de métropole, ou des colonies africaines et asiatiques. Au maghreb, ces musiques prennent le nom de "nouba", mot issu de l'arabe "nowba" qui désignait les musiciens qui se succédaient pour jouer de la musique devant les maisons des hauts-dignitaires. Ainsi est née à la fin du XIXème siècle, dans l'Armée d'Afrique l'expression "Faire la nouba". Pour perpétuer cet héritage, le 1er régiment des tirailleurs basé dans la ville d'Epinal, a conservé sa nouba en uniforme (sarouel blanc ou bleu en fonction de la saison, tenu par une large ceinture en laine rouge, la veste, courte et bleue, à parements jaunes dessinant des volutes, le "sédria" un gilet sans manches, et coiffé du "chèche", une bande de tissu blanc enroulée, ou de la "chéchia" en feutre cramoisie avec un pompon à franges bleu ciel.).
Comme RAYNAL François (1880-1918), Jacques commence son ascension au sein de la troupe. Le 29 août 1889, il est promu au rang de caporal. Le 11 mars 1891, il obtient le rang de sergent, et le 18 octobre de la même année il accède à la fonction de fourrier. Le 27 juillet 1893, il signe un nouvel engagement de 5 ans. Le 06 avril 1894, il occupe la fonction de major. Le 28 août 1898, il est promu au grade d'adjudant. Et le 16 décembre 1899, il accède à la fonction d'adjudant de bataillon. En avril 1900, Jacques et son régiment s'embarquent pour rejoindre la Chine, afin d'aider le Royaume-Uni à réprimer la révolte des Boxers. Durant le mois d'août, et après avoir livré de nombreuses batailles, les troupes européennes coalisées parviennent à libérer la légation étrangère assiégée depuis 55 jours dans la ville de Pékin. Jacques et son régiment reviennent à Alger durant l'année 1901. Pour son comportement remarqué durant la guerre des Boxers, le 11 juillet 1902 Jacques reçoit la Médaille militaire. Son engagement achevé, Jacques est autorisé à quitter l'armée le 27 juillet 1903.