Des seigneurs qui désertent leur castrum et qui délèguent leurs fonctions, XIVème-XVIIIème siècles
En 1249, Guilhem de Pau 1er seigneur de Banyuls, reçoit de son suzerain le comte d'Empurias, le droit de faire bâtir une "força" sur le territoire de sa seigneurie. Le gros mas fortifié qui fait office de château, est la marque du nouveau pouvoir seigneurial, autant qu'une forteresse destinée à protéger la population locale, et à ralentir, voire à fixer une armée d'invasion le temps que les renforts arrivent de la ville d'Empurias.
S'adaptant au système de l'habitat dispersé qu'il trouve en arrivant dans son fief, Guilhem fait ériger son "castrum" dans le hameau de Spillio le plus peuplé de la commune et qui constitue le verrou qui protège le col de Banyuls. De plus, il le fait construire en face de l'église paroissiale Notre-Dame-des-Abeilles. Ce faisant, il fait implanter son logement, le nouveau lieu du pouvoir territorial en face de la déjà ancienne église, le bâtiment représentant l'ancien pouvoir territorial temporel et spirituel, celui des abbé du monastère San-Quirze-de-Colera.
Ainsi, de la moitié du XIIIème siècle au début du XVème siècle, et malgré la guerre entre les donzells de Banulis et de Cerveira qui oppose Jean de Pau seigneur de Banyuls et François de Pau seigneur de Cerveira, les 2 seigneurs se rangent sous la bannière de Pédro de Luna, le pape Benoît XIII qualifié d'antipape (voir Lorsque les seigneurs de Banyuls et Cervéra participaient au Grand Schisme d'Occident, 1394-1408). Ainsi, à la charnière des XIVème et XVème siècles, attachés à la cour de Benoît XIII, Jean et François ne résident plus dans leurs seigneuries respectives. Si François a confié sa seigneurie à sa femme Françoise Amoros, fille puis soeur des seigneurs d'Argelès, Jean préfère nommer, moyennant le paiement d'une rente annuelle élevée, Bernard Coll un de ses familiers, à la fonction de "Battle" (bailli = représentant de l'autorité seigneuriale).
Au quart du XVème siècle, à la mort de Jean, son fils aîné Jean lui succède. Si son père s'était tourné vers la lointaine cour papale d'Avignon, Jean préfère recentrer ses actions sur la proche cour du roi d'Aragon, dont dépend son fief et son "castrum" familial. Ainsi, Alphonse V nomme Jean de Pau viguier du Roussillon et du Vallespir. Puis, en 1425, il le charge de recueillir sur le territoire de sa viguerie l'engagement des chevaliers, lors des préparatifs contre le royaume de Naples. Cependant, l'expédition tourne au désavantage d'Alphonse qui est fait prisonnier par les Gênois en 1435.
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